Les Allemands constatent une baisse de qualité dans les écoles

Parmi les problèmes majeurs, 77 % des Allemands évoquent le manque d’enseignants, 68 % le manque de moyens accordés aux écoles, 66 % l’inertie du système qui ralentit les réformes, et 61 % les retards d’apprentissage liés à la pandémie de COVID-19. La rénovation insuffisante des établissements scolaires est considérée comme problématique par 57 % des personnes interrogées.

Selon les Allemands, le meilleur moyen de lutter contre la pénurie d’enseignants consisterait à développer les compétences des professeurs pour leur permettre d’assurer l’enseignement des matières déficitaires (79 %) et de recruter des professionnels en reconversion (64 %). En revanche, 81 % des sondés sont opposés à une augmentation du nombre d’élèves par classe. « La propension des Allemands à financer l’éducation reste élevée : 74 % estiment que l’État devrait augmenter le budget alloué à l’éducation – c’est de loin le chiffre le plus élevé parmi toutes les dépenses publiques », poursuit Ludger Wößmann. À titre d’exemple, 38 % sont favorables à une augmentation des dépenses militaires, en hausse par rapport à 2014 où ce chiffre atteignait seulement 9 %.

68 % des personnes interrogées soutiennent la mise en place de tests uniformisés à l’échelle nationale en mathématiques et en allemand à la place d’un devoir surveillé. Ce large consensus en faveur de contrôles communs se manifeste sous une forme similaire depuis 2015. L’uniformisation des examens du baccalauréat dans l’ensemble de l’Allemagne est également plébiscitée (86 %). Une large majorité des sondés est opposée à la suppression des notes (73 %) et favorable au redoublement des élèves ayant de mauvais résultats (78 %). 76 % des Allemands se prononcent en faveur d’une évaluation de la qualité des établissements d’enseignement secondaire sur la base, entre autres critères, de la satisfaction des élèves. 78 % souhaiteraient que toutes les écoles publient des rapports

annuels standardisés, notamment sur le taux de décrochage scolaire et les heures de cours perdues, afin de pouvoir comparer la qualité des écoles sur tout le territoire allemand.

49 % des personnes interrogées considèrent que la digitalisation fait plus de gagnants que de perdants. Cette estimation est plus marquée qu’en 2017, où elle n’était que de 43 %. Une grande majorité des personnes interrogées apprécierait que le gouvernement fédéral équipe tous les élèves de l’enseignement secondaire d’ordinateurs de bureau ou d’ordinateurs portables (65 %) et que les enseignants se forment tous les ans pour acquérir des compétences numériques (81 %). La perspective de laisser les élèves travailler de manière autonome sur ordinateur a rencontré une acceptation accrue de la part des Allemands entre 2014 et 2017, qui a toutefois de nouveau diminué en 2023. La majorité des Allemands s’opposent à ce que l’utilisation de l’intelligence artificielle et des chatbots soit enseignée en classe (54 %) et se disent favorables à des formes d’examen empêchant l’utilisation de ces outils numériques (55 %).

En ce qui concerne les projets scolaires hors enseignement, les Allemands soutiennent notamment les subventions accordées aux cantines scolaires visant à proposer des déjeuners plus sains à des prix avantageux (84 %), les cours de sensibilisation contre la drogue (81 %) et l’éducation nutritionnelle (73 %).