Des chercheurs de l’ifo critiquent le choix de confier l’analyse de l’équivalence des conditions de vie à une commission

« Dans un État démocratique, des décisions de cette portée impliquant des dépenses ne peuvent être confiées à une commission composée non seulement de représentants de l’exécutif mais aussi des régions concernées et de la société civile. Nous savons d’expérience que les désirs de dépenses s’accroissent alors à l’infini », explique Marcel Thum, directeur de l’agence de Dresde. Lorsque l’on privilégie la politique en faveur de l’instauration d’une « équivalence » régionale, des ressources sont mobilisées qui ne sont alors plus disponibles pour d’autres objectifs d’intérêt public. Joachim Ragnitz, directeur adjoint de l’agence de Dresde renchérit : « C’est en fin de compte à l’autorité budgétaire qu’il incombe de décider où et dans quelle proportion des services publics de base doivent être mis à disposition. »

« L’équivalence des conditions de vie » est un objectif ancré dans la constitution de l’Allemagne. Toutefois, les avis divergent sur ce que sont des conditions de vie équivalentes, de sorte que toutes les tentatives pour les mesurer sont vouées à l’échec. Dans les débats sur l’équivalence des conditions de vie, c’est par principe la région qui est au centre des préoccupations et non les citoyens qui y vivent. Ceux-ci apprécient diversement les services publics assurés, ces derniers se composant en effet d’un ensemble de biens différents. Si l’offre culturelle d’un théâtre municipal est singulièrement importante pour certains, d’autres préfèrent la détente dans les parcs ou les réserves naturelles. Une mise à disposition réduite pour certaines prestations et une réalisation particulièrement performante pour d’autres peuvent se compenser. Comme nous avons tous des goûts très différents et que les préférences des citoyens d’une région donnée ne sont pas connues exactement, il est difficile de juger s’ils ressentent effectivement l’exécution réduite de certains services publics de base comme un manque. « Les listes qui se contentent d’énumérer les prestations ou leur absence ne sont par principe pas appropriées pour identifier un niveau de vie inférieur à la moyenne dans une région », explique Marcel Thum. « Il conviendrait d’autoriser les différences régionales en matière de services publics de base lorsque celles-ci correspondent aux préférences des populations régionales concernées », conclut Joachim Ragnitz.