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Institut ifo : l'amélioration des résultats PISA peut stimuler la puissance économique de façon considérable

L'amélioration du niveau des élèves pourrait sensiblement stimuler la puissance économique de l'Allemagne et de l’Union Européenne dans le long terme. « Si les scores s'amélioraient de 25 points PISA en Allemagne, notre puissance économique progresserait de 7,3 %. Cette augmentation correspondrait à une valeur de 14 billions d'euros pour le reste du siècle », constate Ludger Woessmann, directeur du Centre de l'économie de l'éducation au sein de l'Institut ifo. Ces chiffres résultent d'une étude récente qu'il a menée avec Eric Hanushek, de l'université de Stanford (États-Unis), pour le compte de la Commission européenne. Les résultats obtenus s'appuient sur le constat scientifiquement prouvé qu'il existe une corrélation étroite entre performances éducatives et croissance économique.

Le montant cumulé des profits potentiels au sein de l'Union Européenne est de 71 billions d'euros. Le Royaume-Uni en bénéficierait à hauteur de 9,7 billions d'euros. La part de la France serait de 9,5 billions, celles de l'Italie, de l'Espagne et de l'Autriche respectivement de 7,6, 6,0 et 1,5 billions d'euros (voir tableau). Les résultats de la nouvelle enquête PISA de l'OCDE seront rendus publics demain, mardi 3 décembre 2019. Établis à l'échelle mondiale, ils constituent un indicateur du niveau relatif des élèves de chaque pays en mathématiques, sciences de la nature et lecture.

« Certains pays, dont la Pologne et le Portugal, ont déjà réussi à relever leur niveau de 25 points PISA en menant des réformes. Au lendemain du 'choc PISA', l'Allemagne a également réussi cette performance pendant quelques années », ajoute Ludger Woessmann. « La capacité des écoles à enseigner aux enfants et aux adolescents les compétences qui leur permettront de s'intégrer dans le monde du travail de demain est d'une importance capitale pour notre avenir économique », poursuit-il.

Les compétences fondamentales en mathématiques et en sciences naturelles qui font l'objet des évaluations PISA jouent à cet égard un rôle de premier plan. « Après les mauvais résultats PISA d'il y a 18 ans, l'Allemagne a lancé de nombreuses initiatives pour rattraper son retard par rapport aux autres pays. Or cet engagement semble avoir fléchi, alors que le reste du monde continue de progresser. Si nous n'arrivons pas à nous classer parmi les meilleurs pays du monde en matière d'éducation, le niveau de vie de nos enfants se trouvera sérieusement remis en cause », avertit Ludger Woessmann.

MM. Woessmann et Hanushek ont procédé à une projection comparée de l'évolution du produit intérieur brut durant le reste de ce siècle dans l'hypothèse d'une amélioration des performances éducatives et en cas de maintien du statu quo. Leurs pronostics tiennent également compte de la dynamique des réformes du système éducatif : l'adaptation de la politique et des programmes éducatifs nécessite un certain temps, tout comme l'amélioration effective obtenue au niveau des résultats de l'ensemble de la population scolaire. Les acteurs économiques réagiront quant à eux seulement lorsque cette nouvelle main-d'œuvre hautement qualifiée représentera une part notable de la population active. D'autres projections concernent les scénarios politiques visant, soit à relever plus particulièrement le niveau des élèves aux extrémités supérieure et inférieure de la fourchette des résultats, soit à améliorer les compétences des jeunes quittant l'école prématurément. Comparés à des mesures visant l'intégralité de la fourchette des performances, ces scénarios s'avèrent cependant beaucoup moins prometteurs en termes de profit économique.

L'étude présentée a été réalisée pour le compte de la Direction générale de l'éducation et de la culture de la Commission européenne. Elle est destinée à l'EENEE, le Réseau européen d'experts en économie de l'éducation, dont la coordination est assurée par le Centre de l'économie de l'éducation de l'Institut ifo, en coopération avec le Centre d'études politiques européennes CEPS basé à Bruxelles.

Références bibliographiques :

« The Economic Benefits of Improving Educational Achievement in the European Union: An Update and Extension », par Eric A. Hanushek et Ludger Woessmann. EENEE Analytical Report n° 39.

Version abrégée en français : https://op.europa.eu/en/publication-detail/-/publication/8ad6e156-0434-11ea-8c1f-01aa75ed71a1/language-fr/format-PDF/source-search

Liste des 28 pays membres de l'UE :

 

Valeur de la réforme
(en milliards d'euros)

Autriche 1 494
Belgique 1 758
Bulgarie 535
Croatie 350
Chypre 113
Tchéquie 1 300
Danemark 967
Estonie 146
Finlande 825
France 9 511
Allemagne 14 064
Grèce 1 014
Hongrie 1 014
Irlande 1 264
Lettonie 7 585
Lituanie 190
Lithuania 318
Luxembourg 219
Malte 70
Pays-Bas 3 167
Pologne 3 977
Portugal 1 055
Roumanie 1 704
Slovaquie 641
Slovénie 251
Espagne 6 035
Suède 1 757
Royaume-Uni 9 701
EU 27 (hors GB) 61 326
EU 28 71 027

English Version

Press release — 2 December 2019

Improvement in children’s scholastic performance could translate into an increase in Germany’s and the EU’s economic strength over the long term. “If performance in German schools climbed by 25 PISA points, the country’s economic strength would rise 7.3 percent. That’s about EUR 14 trillion for the rest of the century,” says Ludger Woessmann, Director of the ifo Center for the Economics of Education. These figures are from a new study Woessmann conducted with Eric Hanushek from Stanford University (US) on behalf on the European Commission. They are based on the scientific finding that there is a close relationship between educational performance and economic growth.

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